L’abus de pouvoir dans l’Algérie coloniale

25,00 

  • Didier Guignard
  • Prix Germaine Tillion 2010
  • Langue : français
  • 550 pages
  • ISBN : 978-2-84016-076-2
  • Date de parution : 2010

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Dans les années 1890, on assiste à une dénonciation croissante des abus de pouvoir en Algérie coloniale. La compétition électorale de la minorité française en est souvent à l’origine. Mais l’attention du Parlement et de la presse métropolitaine grandit pour transformer ces affaires en « scandales algériens ». Ils donnent à voir un système politique et administratif gangrené par la violence, le clientélisme et la corruption qui sont nourris par l’abondance des fonds publics dans une colonie de peuplement boudée par le grand capital. Comme pratique et représentation du pouvoir, l’abus est alors facilité par le droit, la confusion du droit et la défaillance des institutions de contrôle, dans un contexte plus général de sous-administration. Ces données sont parfaitement intégrées par les agents de l’État et l’ensemble des administrés ; elles développent un sentiment d’impunité, des stratégies de participation ou de contournement, propres à faire durer le système.

Avant-propos

Introduction

Une histoire de l’archive

Le temps des scandales

La crise algérienne de la République

La tentation de l’abus, 1880-1914

L’abus presque ordinaire

Le droit d’abuser

La genèse du « code indigène »

S’approprier des infractions spéciales

…et des peines spéciales à l’indigénat

Des abus générés par un droit incertain

Le fatras législatif dans la colonie

Un cas d’espèce : l’affaire des phosphates

L’intériorisation de l’abus

La faiblesse vécue du contrôle

L’impact du milieu sur les responsables français

La tradition de l’abus chez les auxiliaires indigènes ?

Des représentations mouvantes chez les administrés indigènes

La capture de l’investissement public

La démesure du chantier colonial

Des travaux longtemps en suspens (années 1830-1860)

Une « France nouvelle » sur fonds publics (1871-1914)

Le faible relais de l’investissement privé (avant 1914)

Les manières de s’arroger l’argent public

Des facilités dans la distribution des marchés publics

Des conventions ferroviaires « monstrueuses »

La singulière aisance des élus locaux

« Généreux avec l’argent des autres »

Le robinet de l’emprunt

Ampleur et localisation de la dette publique

Libre cours au surendettement

Rembourser avec l’argent des autres

La ruée vers le politique

L’État providence pour les seuls clients

Mainmise et redistribution publiques des terres

La manne des emplois publics

Absence ou détournement des secours

La confusion des hiérarchies sociale et administrative

L’élection comme moyen de s’enrichir

Un corps préfectoral à la remorque

Les auxiliaires indigènes, interfaces de l’abus

Des élections pas comme les autres

Des représentations partagées sur la fraude

Le poids de chaque votant

La force du vote communautaire

L’abus entre scandales et silences

Le filtre de la dénonciation locale

Le privilège de dénoncer

L’inégalité des voies de recours

Trois types de dénonciateurs français

Des prétendants indigènes au pouvoir

La contagion dénonciatrice

Les plaintes des victimes détournées

La peur ou l’incapacité à porter plainte

Interprètes et censeurs de la plainte indigène

L’espoir nouveau d’être entendu

Des contribuables indigènes devant le conseil de préfecture

Les relais d’information sur les abus en Algérie

Un espace médiatique tronqué

La rentabilité du scandale pour la presse locale

Une violence médiatique singulière, en vase-clos

Les ressorts de l’indignation métropolitaine

L’attention croissante du Parlement

Une mesure de l’attention parlementaire

Un débat longtemps différé

Le surgissement du débat (1891), la force nouvelle des contradicteurs

Une petite envie de savoir qui grandit

La voie administrative privilégiée

L’indécision persistante au niveau judiciaire et financier

La bonne distance pour enquêter ?

Obstacles et facilités du travail d’enquête

Les « scandales algériens » à la une

En quête de nouveaux scandales

L’affaire des phosphates comme point d’orgue (1895)

La greffe antisémite (1895-1897)

Le silence progressif sur l’abus

Les dénonciateurs au pouvoir

La violence préméditée pour s’emparer du pouvoir

Des clientèles antijuives comme les autres ?

Le pacte républicain

L’amateurisme politique des antijuifs

L’exploitation des peurs européennes

L’ampleur des concessions financières

La réorientation des sanctions

L’administration du silence

La réduction volontaire des plaintes et des enquêtes

Les ressorts cassés de l’indignation métropolitaine

L’affaire de l’Ouenza, nouveau « scandale algérien » ?

Un voyage présidentiel pour tourner la page (1903)

Conclusion

Une fenêtre ouverte sur les abus

L’abus au cœur d’un système politique et administratif

En finir avec les scandales

Annexes

Bibliographie

Sources

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