Construire l’homme nouveau en Equateur (1895-1925)
20,00 €
- Emmanuelle Sinardet
- Langue : français/espagnol
- ISBN : 978-2-84016-208-7
- 300 pages
- Date de publication : 2015
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Les nouveaux manuels d´instruction morale et civique produits en Équateur durant la période libérale, de 1895 à 1925, accompagnent une révolution institutionnelle et pédagogique inédite : le régime libéral fonde une Instruction publique et laïque dans un pays où l’Église contrôlait jusqu’alors le système éducatif.
Cet ouvrage cerne le projet du libéralisme équatorien à la lumière des manuels scolaires d’instruction morale et civique. Il montre que la révolution libérale entend créer une modernité politique reposant sur une révolution des mentalités, articulée autour de la laïcité. Il souligne aussi le rôle primordial de l’institution scolaire dans l’émergence d’une conscience nationale.
Les nouveaux manuels d’instruction morale et civique contribuent à façonner l’identité nationale, « l’équatorianité ». Ils construisent des référents identitaires communs, diffusent les mythes fondateurs de la nation et donnent à lire un roman national épique et glorieux. Ils doivent non seulement unir des populations jugées comme hétérogènes, car divisées par des particularismes régionaux et ethniques ; ils doivent aussi pacifier des comportements soumis aux passions politiques et religieuses. La Révolution libérale de 1895 veut faire advenir un homme nouveau : un citoyen équatorien responsable et autonome.
Introduction : Etat-nation et éducation en Équateur
L’éducation laïque et publique
au service du projet de modernisation nationale (1895-1925)
- La pensée libérale équatorienne : la laïcité comme principe fondateur
- La sécularisation de l’état : réformes et méthodes
- Une éducation laïque et publique
- Créer un homme nouveau : laïcité et nationalisme
- Pour un enseignement modernisé : les priorités de la période 1912-1925
- Le renouveau pédagogique : les sciences de l’éducation
- Conclusion
Les nouveaux manuels scolaires :
uniformiser, séculariser, équatorianiser
- L’émergence d’une réflexion sur la place de l’imprimé dans l’enseignement
- Le défi de l’uniformité des manuels
- L’instruction morale et civique et la politique d’uniformisation : le concours national de 1908-1909
- Les programmes de 1916 et les nouveaux manuels d’instruction morale et civique
- La morale scientifique : une approche de la laïcité en Équateur
- La civilisation contre la barbarie : le principe recteur de l’instruction morale
- L’instruction civique comme prolongation de l’instruction morale
- Conclusion
La rupture et son modèle : le manuel d’instruction
morale et civique de Francisco de Paula Soria (1909)
- L’héritage garcianiste en Équateur : discipline et civisme catholique
- Les fondements de la morale scientifique : une révision de la définition de la nature humaine
- Raison et autonomie
- Nouveaux devoirs, nouveaux habitus
- Les influences d’une morale utilitariste
- Morale sociale et droits de l’homme : la vulgate libérale
- Le bon citoyen comme figure de l’homme moral : l’obéissance volontaire à l’État
- Conclusion
Équatorianité et civisme :
la morale laïque avec « saborcillo nacional »
- Préoccupation pédagogique et morale scientifique
- La (non) question de Dieu
- Une morale universelle à visée pratique
- Morale civique et patriotique : le roman national
- Une prière laïque : le culte civique
- Conclusion
Former « l’âme nationale » : 1912-1925
- Un contrôle accru de l’État éducateur : la « loi » de 1912
- L’école primaire au cœur du processus d’équatorianisation
- Le jeune lecteur équatorien : civisme et patrie
- Vers la sacralisation des symboles nationaux
- Le poids croissant de la dimension civique
- Conclusion
La réponse des établissements confessionnels :
vers un compromis ?
- Les résistances à la laïcité
- Complémentarité entre morale religieuse et morale individuelle et sociale
- La position de l’Église face à la nouvelle donne laïque
- Religion et patriotisme
- Conclusion
Conclusion générale
- Bibliographie
Informations complémentaires
| Dimensions | 15,5 × 24 cm |
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