Figures du suicide et problématiques dépressives
14,00 €
- Catherine Delaunay
- Langue : français
- 426 pages
- ISBN : 978-2-84016-366-4
- Date de parution : mars 2022
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« Celui qui se donne la mort voudrait vivre. » Cette vérité, mise au jour par Schopenhauer, je n’ai eu de cesse de l’entendre dans le discours des survivants au suicide que j’ai rencontrés, sous la forme « je ne voulais pas mourir, je voulais que ça s’arrête », « ça » désignant la souffrance. Et si, paradoxalement, le suicide interrompu signifiait une volonté de survivre psychiquement ? Suicide interrompu car l’intention de mourir est bien ici déterminante : c’est parce qu’il y a eu intervention d’un tiers, la réanimation médicale, que la mort du sujet n’est pas advenue. La clinique des survivants révèle en effet cet étrange paradoxe : se tuer physiquement pour survivre psychiquement à la souffrance engendrée par la perte de l’objet aimé. C’est bien parce qu’il est confronté à la menace d’un effondrement que le sujet décide de se tuer, le suicide apparaissant alors comme une défense contre l’angoisse, en d’autres termes, comme un symptôme de la dépression. Il s’agit donc d’appréhender ce paradoxe en interrogeant non seulement les symptômes dans leur rapport aux problématiques dépressives, mais aussi la place de la mort dans la vie psychique. Attribuer un sens à la mort, l’intégrer à la vie psychique, la lier au vivant, apparait en effet comme un élément indissociable de toute forme de guérison possible pour ce type de fonctionnement psychique.
Introduction
I – L’approche du phénomène suicide
L’influence de la morale dans l’histoire de la pensée du suicide
L’approche phénoménologique au xixe siècle
Au xxe siècle
Le sens de la vie
Les premières considérations de la psychanalyse
Aspect définitionnel
II – La clinique de l’acte suicidaire
La clinique institutionnelle de l’unité de psychiatrie de liaison et d’urgence psychiatrique à la Pitié-Salpêtrière : « l’avant » et « l’après » de l’acte suicidaire
Qu’en est-il des règles éthiques face au risque suicidaire ?
Bouffémont
Les figures de l’acte suicidaire dans ce cadre clinique
Les choix théorico-cliniques, un type d’acte suicidaire particulier
Définir et nommer l’acte suicidaire qui caractérise les sujets de cette étude
De quel acte s’agit-il ?
Quel statut donner au suicide interrompu ? Peut-il être envisagé comme un acte symptomatique ?
III – Les problématiques dépressives
Mélancolie, dépression, et problématiques dépressives
Une brève histoire de la mélancolie
Deuil, mélancolie, et dépression
Dépression et conflictualité dépressive : symptôme et angoisse dans la problématique dépressive
L’expérience primitive de la perte au fondement de la réalité psychique
La conception ferenczienne du traumatisme
L’axe narcissique de la dépression
IV – Les réponses à la conflictualités dépressives : les figures de la dépression
La décompensation psychotique en réponse à la conflictualité dépressive
Dépression et paranoïa
Dépression et psychose maniaco-dépressive
Dépression et schizophrénie
Conflictualité dépressive et fonctionnement limite
Dépression et addiction
Dépression et anorexie
La création artistique en réponse à la conflictualité dépressive
Le suicide interrompu : l’ultime réponse à la conflictualité dépressive
V – Les différentes figures de la mort
Mort et culture
Mort et psychanalyse : la mort psychique
La représentation de la mort
La pulsion de mort
La transmission psychique inconsciente : les fantômes
Correspondance entre mort psychique et mort physique chez le sujet survivant
La figure auto-conservatrice de la mort
Conclusion
Bibliographie